Le gangui
Un savoir-faire artisanal typique du Var menacé !
Le chalut de type "gangui" est une activité artisanale traditionnelle typique du Var. Cette flottille est constituée essentiellement de petits navires en bois de 8 à 10m et d'une puissance entre 44 kW et 74 kW.
Ils exercent essentiellement dans les rades de Toulon et d'Hyères.

Qui sont les ganguis?
Activité traditionnelle du Var, le gangui y serait pratiqué depuis le Xe siècle. Son activité spécifique permet de pêcher tous les ingrédients de la soupe varoise, composée de poissons de roche.
Strictement règlementée, l'activité des ganguis fait l'objet d'un plan de gestion rigoureux, qui vise notamment à déterminer de sa faible incidence sur le milieu sensible dans lequel ils pratiquent. Les ganguis travaillent en effet dans un environnement remarquable régi par la prud'homie de Toulon, dans la grande Rade de Toulon, de la Mitre au Cap Brun, dans la zone de Carqueiranne, de Giens et la Rade d’Hyères. Leur zone de pêche ne s'étend cependant pas dans le cœur du Parc national de Port-Cros, ce qui contribue à réduire l'impact environnemental de leur activité.
Des rapports mensuels réalisés par le CDPMEM du Var assurent le suivi de cette activité en lien avec l'administration. Ces rapports suivent notamment les captures effectuées par ces navires.
Comme en témoigne le règlement européen 2024-1382 du 23 mai 2024, tous les indicateurs sont aujourd'hui au vert pour la poursuite de la dérogation autorisant la pratique du gangui en Méditerranée.
Pourtant, sur avis de la France, contre les préconisations des professionnels concernés et de leurs représentants locaux, le couperet est tombé. Un plan de sortie de flotte sera imposé aux ganguis courant 2024-2025 en vue de supprimer définitivement cette activité artisanale ancestrale, qui fait partie intégrante de la culture varoise.
Si certains armateurs souhaitent arrêter leur activité, réduisant d'autant l'effort de pêche des ganguis, d'autres se battent pour poursuivre leur activité.



•Prolongation de la dérogation autorisant l’exercice du gangui jusqu’à mai 2025
•Sur modification de l’avis de la France en mars 2024, demande de ne reconduire la dérogation autorisant l’activité des chalutiers de type gangui que pendant un an (jusqu'en mai 2025)
•Analyse de risques sur les effets des activités de pêche sur le site Natura 2000 « Rade d’Hyères » : risque modéré pour la conservation des prairies de posidonies (herbiers)
•Nombre limité de navires : 9 navires, dont 7 encore en activité en 2020 -> réduction à 3 navires à compter de mai 2025
•Activité règlementée et suivie par un plan de gestion français, les mesures de suivi de cette activité avec déclaration de captures, équipement des navires du VMS fonctionnent

Arrêté du 30 juillet 2024 relatif à la mise en œuvre d'un plan d'accompagnement individuel pour les navires pêchant au moyen d'un gangui en mer Méditerranée par les navires battant pavillon français
Le PAI "ganguis" répond à l'auto-engagement de la France auprès de la Commission Européenne pour garantir l'arrêt de l'activité du chalut de type gangui. Le règlement européen 2024-1382 stipule en effet à son considérant 22 que la France a modifié en mars 2024 sa position quant à la poursuite de la dérogation autorisant la pratique du gangui, déjà très règlementée. Il précise également que cet arrêt de l'activité devra s'accompagner d'un plan de sortie de flotte, ouvert en 2024 à destination des ganguis en vue de compenser la disparition intégrale de leur activité et la déconstruction des sept derniers chalutiers ganguis de Méditerranée.

Recours gracieux
A la suite de la publication du règlement européen n°2024-1382 qui prévoit la fin programmée de l'activité des ganguis, trois adhérents du SYNADEPA pratiquant le gangui ont adressé avec le syndicat un recours gracieux à la Commission Européenne contre la disposition prévoyant l'arrêt de la dérogation gangui en mai 2025.
La direction générale des affaires maritimes de la Commission Européenne a renvoyé les armateurs concernés vers les autorités françaises, qui ont pris la décision de l'arrêt de leur activité.

Conseil d'Etat
Par l'intermédiaire du syndicat, une requête a été déposée au Conseil d'Etat par les trois armateurs pratiquant le gangui qui souhaitent poursuivre leur activité pour demander l'annulation de l'arrêté imposant un plan de sortie de flotte à l'intégralité des ganguis.
Pour rappel, les ganguis sont obligés d'être monoactivité (un seul métier) contrairement à la grande majorité des pêcheurs artisans, généralement polyvalents. La fin programmée de leur activité découle de la seule décision unilatérale de l'Etat français et s'impose de facto aux ganguis, les privant d'exercer leur activité jusqu'à leur retraite selon le système dit "bouilleur de crue".

Assemblée Nationale
Parallèlement à l'action engagée devant le Conseil d'Etat, le SYNADEPA a saisi l'ensemble des députés du Var, afin de leur demander d'intervenir en soutien à la situation des ganguis.
A ce jour, trois députés ont répondu : Mme Lechanteux, M. Lottiaux et M. Rambaud. Par l'intermédiaire de questions écrites, ils ont alerté le gouvernement sur la problématique gangui, sollicitant la modification de la position de la France pour permettre aux armateurs d'avoir le choix de continuer ou d'arrêter leur activité, qui revêt un caractère patrimonial par sa spécificité.
Mise à jour : 26/03/25
Ministère de la Pêche
Une délégation de représentants du syndicat de pêcheurs artisans SYNADEPA reçue le 25 mars 2025 au Ministère de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche pour aborder la problématique des chalutiers de type gangui.
Par l’intermédiaire de son président, Johnny WAHL, de son vice-président Méditerranée, Pierre Morera et d’un pêcheur de gangui, le SYNADEPA a exposé au conseiller pêche de la Ministre de de la Transition écologique ses propositions pour trouver une solution pour sortir vers le haut de cette impasse sans pénaliser les armateurs qui souhaitent bénéficier du PAI pour arrêter leur activité tout en garantissant une issue viable aux trois professionnels qui contestent le PAI.
Des échanges efficaces et constructifs ont permis de construire une approche efficiente de la situation et de poser les bases d’un travail qui pourrait démontrer que la cohabitation des usages reste possible en préservant enjeux environnementaux et économiques locaux.
Mise à jour : 26/03/25

Assemblée Nationale
Des réprésentants du syndicat ont été reçus le 25 mars 2025 par les députés du Var, Mme Julie LECHANTEUX et M. Philippe LOTTIAUX, pour évoquer la situation des chalutiers de type gangui.
Les députés se sont montrés très à l'écoute et impliqués pour soutenir les trois armateurs qui contestent les modalités du PAI gangui, sensibilisés aux actions visant à permettre de perdurer ce savoir-faire patrimonial dont la disparition totale impacterait négativement l'économie locale.
Rappelons que les ganguis écoulent leur production en circuit court et en vente directe uniquement.
Mise à jour : 26/03/25