Reconduction des AT cétacés
Toujours plus de restrictions !
Sans surprise, le texte qui fixe les arrêts cétacés pour 2025 vient de tomber !
Un mois de fermeture est prévu entre le 22 janvier et le 20 février 2025 dans la zone sous CIEM 8 a, b, c et e (Golfe de Gascogne) pour les navires de plus de 8m pratiquant les filets maillants (GNS), les trémails (GTR) le chalut pélagique (OTM, PTM), le chalut-bœuf de fond (PTB) et les sennes coulissantes (PS).

Toujours incriminés, toujours pas de données scientifiques avérées et transparentes
Encore une fois l'Europe et la France se basent sur les données collectées par l'Observatoire Pélagis en matière de cétacés échoués sur le littoral atlantique bordant le golfe de Gascogne.
Pélagis cible encore une fois la pêche comme cause très largement majoritaire (75% !!!!) des échouages de cétacés. Selon cet organisme, 75% des carcasses présenteraient des traces d'interaction avec des engins de pêche.
Admettons. Pour garantir la fiabilité de ces données, encore faudrait-il qu'elles existent et qu'elles soient communiquées de manière transparente, accessibles à tous. Or, c'est loin d'être le cas ! De plus, Pélagis ne communique pas clairement sur le protocole établi pour le choix des dauphins autopsiés. Les dauphins qui semblent présenter des traces d'engins de pêche sont-ils ciblés? Nous n'en savons rien ! Quel est le pourcentage de dauphins échoués réellement autopsiés? Quelle est la cause des échouages de dauphins vivants? Sont-ils victimes de maladies? de pollutions? d'interactions avec des engins de pêche (industriels ou plaisanciers)? sensibilisés par les interférences avec des sources de pollution sonores? électromagnétiques? Nous n'en savons rien. L'Observatoire Pélagis a dressé le procès des pêcheurs sur la base d'une présomption de culpabilité cautionnée par nos représentants professionnels et notre administration française.
Il est également intéressant de noter un point figurant dans l'exposé des motifs de cette décision :
Le CIEM a également noté que les estimations fondées sur l’échantillonnage en mer et les données relatives aux échouages peuvent être considérées comme des approximations pour, respectivement, les estimations inférieures et les estimations supérieures de la mortalité réelle causée par les captures accidentelles.
Si le calcul visant à estimer la population effective de cétacés et le ratio de décès de cétacés à cause de captures accidentelles par des engins de pêche ne sont pas fiables, comment peut-on avec tant de force incriminer toute une profession? Au-delà de l'image de "tueurs de dauphins" que certaines ONG voudraient faire coller à la pêche professionnelle, il convient de s'interroger sur l'impact réel de telles captures et de les replacer dans leur contexte. Comme indiqué dans leur intitulé, les captures de cétacés par des engins de pêche restent "accidentelles". Leur fréquence ne correspond pas aux allégations de certaines ONG qui en fin de compte n'ont d'environnemental que le nom et engagent ces actions dans le but de récolter des financements publics et privés. Si ces ONG étaient si soucieuses de défendre l'environnement et la chaîne trophique, elles se mobiliseraient toutes contre l'implantation des éoliennes industrielles en mer.
Il serait donc intéressant d'affiner ces estimations ou de les considérer pour ce qu'elles sont : "des approximations".
Il n'est pas normal de bloquer à quai une profession toute entière dans une zone géographique spécifique sur la base de :
1. données scientifiques non avérées, qui manquent de transparence et qu'on refuse de nous communiquer (et ce depuis des années!) et probablement d'impartialité
2. une évaluation approximative de la population réelle de cétacés dans cette zone
3. une surestimation des interactions réelles avec des engins de pêche et de l'impact de celles-ci avec la mortalité des cétacés dans le golfe de Gascogne
4. L'absence d'autopsies qui, elles seules, auraient permis d'affirmer ou d'infirmer que les pêcheurs sont les responsables des échouages et de cette mortalité
Ce texte démontre simplement que ces mesures, malgré les aides accordées en compensation du préjudice (encore heureux !!!) subi par la profession, ne sont qu'un moyen déguisé de nous imposer une surveillance toujours accrue de nos activités : VMS, caméras, dispositions de dissuasion accoustique, pingers, etc.
Ces fermetures sont un moyen efficace d'imposer à un segment entier de la flottille artisanale française (bateaux de moins de 12m soit 80% de la flottille française de pêche) des dispositifs de suivi administratif et des dispositifs effaroucheurs. Pour pouvoir simplement reprendre leur activité naturelle et retourner en mer pendant les périodes considérées comme à risque (décembre-avril !), les marins pêcheurs seront contraints d'accepter de s'équiper de ces dispositifs onéreux et contraignants de contrôle de leurs activités. Pourtant la très grande majorité d'entre eux n'a jamais vu un dauphin dans leurs engins.
A ce titre, le texte soulève même la problématique générée par l'emport de caméras sur les navires de pêche pour le contrôle des captures accidentelles de cétacés, en matière de respect de la vie privée du personnel à bord, finalement filmé en permanence pendant les actions de pêche.
Quid des bateaux industriels étrangers? seront-ils soumis aux mêmes dispositifs (emport de caméras notamment)?
Nos actions
Caméras imposées dans le cadre d'une expérimentation forcée
Le gouvernement passe encore en force, enfonçant des portes ouvertes par certains représentants professionnels trop complaisants, et impose une expérimentation forcée dès l'année 2025. Ainsi, 100 fileyeurs et 15 chalutiers pélagiques sont forcés par arrêté de s'équiper de caméras à bord et/ou de dispositifs effaroucheurs entre mars et octobre 2025.
Dans les médias...
Mise à jour : 19/01/2025